Les existentialistes connaissent des fins de moi difficiles.
“Je suis enfermé à l’intérieur de moi-même et je n’ai pas les clés.” a dit l’homme à l’autre. C’est parti de là, je crois. Il y avait deux hommes sur le port ce soir-là. Je ne sais pas s’ils se connaissaient. On aurait dit une tragédie dont les contours ne sont pas encore pleinement formés… L’autre n’a rien répondu, naturellement. Il avait le regard vague qui cherchait bien plus loin tandis que son corps restait droit comme un piquet. L’homme à ses côtés n’insistait pas : il avait peut-être compris que le silence offrait une belle réponse à ces quelques mots. Sauf que ce n’était pas une pièce de théâtre, c’était juste un port envahi par la nuit, c’était juste deux hommes qui bavardaient et qui attendaient sans doutes que la lumière de la lune leur tombe dans les bras. L’homme s’est approché de l’autre, et lui a dit : “J’ai déconné. Je n’aurais pas dû débarquer chez vous l’autre soir.” L’autre ne disait toujours rien. Il semblait un peu indifférent à ce que l’homme lui disait, ou p...