La mélodie du silence (préambule)

Un après-midi de décembre, au bord d’une petite terrasse blindée de monde, un ami m’a dit que la fascination était inférieure à l’obsession. De longues vapeurs de nos gitanes étouffaient nos rires derrière de lourds échanges sur nos existences respectives. Il me fallait une muse, et lui, une lumière à laquelle s’accrocher.

Vous connaissez le principe de la carotte au bout du fil ? Moi j’imagine une carotte, cela peut être tout autre chose. C’est un principe de base pour moi, sinon j’ai plus d’essence. Cela fut à mon égard une forme de survie pour ne pas tomber dans le chaos. Il s’agit de donner un but à sa vie, et ce, même s’il est illusoire.

Ma carotte, c’était le bout du chemin. Une sorte de défi que j’ai lancé au hasard en dévalisant les rues parisiennes d’une démarche assurée et pleine d’entrain. La “visière” entre ouverte, quelques symboles m’apparaissent sur le macadam et les murs de briques rouges et blanches sans que je n'y prête réelle attention comptant sur les intentions du destin auquel, en théorie, je ne crois pas. “Ni Dieu, Ni Maître” j’ai proclamé le sourire aux lèvres et les lunettes bien retroussées sur ma frimousse aussi blanche que neige.

La sensation de liberté quant à elle n’avait rien de faux : Elle était plus vivante que jamais. Peut-être aussi que j'avais la sensation d’avancer vers l’horizon, peut-être aussi que tourner me permettait d’élucider des questions. Ou peut-être bien que tout seul, on tourne en rond. Rien ne sert de chercher une nouvelle rue, un passage méconnu, un raccourci, ou peut-être bien, des senteurs innovantes, puis ce que de toute manière, je retombe toujours sur mes pattes : Peut-être alors que la nouveauté, c’est un retour en arrière...

... C’est une histoire transposée, une histoire un peu alambiquée, une histoire symbolisée.

C’est une histoire hors normes ou tout à fait ordinaire, c’est une histoire de guerre, de fusils, de cris étouffés, de forêt vierge, de petits bouts de papier, et d’un jour sans nuit. C’est une seule histoire, c’est la seule et l’unique rassemblée de mille autres, la seule et l’unique qui se disperse, converge, se déforme, et s’élance pour se recomposer. C’est mon histoire, ou bien la tienne ; celle aussi, du matelas que forme la mousse verdâtre des sentiers mornes et abandonnés. C’est l’histoire d’une plaisante insatisfaction. C’est l’histoire du chien qui attaque, et de la meute qui défend ses origines, encore.

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