Ils n'étaient qu'une fois
Il était une fois… Quelqu’un qui en savait trop et pas assez. Et quelqu’un qui était, se contentait d’être, de n’être qu’un être indivisible, mais qui n’était pas assez présent, ni assez grand. Il était une fois… Quelqu’un qui en savait trop, mais pas suffisamment.
Celui qui en savait trop vivait avec celui qui se contentait d’être : Il n'était qu'une fois. Celui qui se contentait d’être n’avait plus suffisamment d’air pour respirer, et celui qui en savait trop lui a dit que peut-être, celui qui ne se contentait que de son être ne se suffisait plus à lui tout seul… Qu’en effet, pour manquer d’air, il faut manquer de quelque chose, et que s’il nous manque quelque chose, on ne peut plus se suffire. Or, celui qui en savait trop manquait lui aussi de quelque chose : Comme il en savait trop, il manquait de place, et s’ennuyait de ce qu’il connaissait déjà. Celui qui en savait trop et celui à qui il manquait de l’air devinrent amis sur ces quelques échanges, induisant ici un commun accord.
- Je te donne un peu d’air et un peu de vent pour voler, et en échange, tu me désapprend ce que je sais trop.
- Toi alors! Tu ne manque pas d’air!
- Non. J’ai sans doutes manqué le coche… Désapprend-moi.”
Celui qui en savait trop comprit alors, grâce au dé-enseignement de celui qui manquait d’air qu’il y avait sans doutes trop de choses qu’il n’aurait pas dû savoir : Déjà, parce que ce n’était pas ses affaires à lui. Ensuite, parce que le trop pèse trop lourd sur la conscience. C’est pourquoi celui qui manquait d’air, en inspirant un nouveau souffle de connaissances, pu enfin se contenter d’être sans pour autant manquer d’air, conférant à son tour de nouvelles ignorances et de la curiosité à celui qui en savait trop. Celui qui en savait trop n’en savait ce coup-ci plus assez - du fait qu’il eut appris à distinguer ses affaires à lui de celles des autres.
Celui qui en savait désormais juste assez s’appropria ses connaissances, et comprit qu’il savait, ne saura pas, et sera, pour un sacré bout de temps.
Un amas d’air frais propulsa les deux amis parmi la jungle de la multitude : Ainsi, ils n’étaient qu’une fois.
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