Le chaos ... À quoi bon ?

“Il faut porter du chaos en soi pour accoucher d’une étoile qui danse” 


Ainsi parlait Nietzsche. 


J’aimerais revenir sur cette citation, de mes faibles moyens, et de ma petite personne en devenir.
Quand je pense à cette phrase, plusieurs images me viennent, émanant ainsi de ces images, parallèlement, des idées.
Quand je pense au chaos, je pense au soleil après la tempête.
Je voudrais aller plus loin. Je pense à l’art.
Échec après échec, je songe à un recul. Reculer pourrait sembler par définition un mot qui évoque un mouvement d’âme péjoratif. Or, je pense que nous parlons ici la grande majorité du temps d’un recul astral: Par conséquent, un moyen ultime de faire un pas de géant. Un petit pas pour l’être, un grand pas pour l’esprit. Un retour en arrière dans les esprits, un grand pas pour le sujet.
Il faut porter du chaos en soi pour accoucher d’une étoile qui danse.
Imaginez-vous… Un objet banal du quotidien, d’apparence futile, habituel. Une machine à laver. Le linge sale une fois installé en désordre dans la machine, qui va à la suite de cela produire un son abominable, les vêtements se remuent dans tous les sens : C’est le chaos. C’est simple. Une fois ce chaos terminé, ils sortiront propres. C’est peut-être peu exacte et critiquable comme image : Il s’agirait si l’on se base sur l’apparence d’une image biaisée et fausse, pittoresque, basée uniquement sur la senteur du vêtement, son allure, ce que l’on peut percevoir de l’extérieur. Accoucher d’une étoile qui danse: Cela va plus loin. Parlons ici d’art : Vomir sur du papier blancs des ressentiments internes trop lourds à porter dont nos spectateurs seront irrémédiablement touchés de par diverses sphères de leurs personnalités, toutes plus variées chez les uns que chez les autres. L’artiste n’a rien eu à faire : Si ce n’est que porter le chaos en lui, jusqu’à ce que celui explose. Une si simple futilité fera-t-elle de lui un génie ?

C’est de par cette visualisation interne que je présente sur un papier blanc, sous forme de mots, que je prends conscience de mon monde. Mon monde, environnement, allant bien au delà de ce que l’on peut toucher, percevoir, sentir. Ce dernier, allant bien au delà du matériel. Méta-Physique… Ainsi le nomme t-on ?
De fait, l’esprit humain ainsi que ses diverses instances et mouvements est au delà : Autrement dit, partout autour de nous. Tout est symbole, par conséquent, rien n’est figé. L’esprit Humain, dans ses multiples paradoxes, est très certainement ainsi fondé : Il ne connait ni temps, ni espace, ni distances, ni matières. Les mouvements sont constants. Si l’on va au delà de la physique, donc, on peut partir de l’hypothèse relativiste (tant sollicitée par mes soins, et enfin formulée de façon si l’on veut, concise, et, toujours si l’on veut, “claire” et formulée) que le temps, subdivisé sur la ligne horizontale et linéaire par de petits points, millisecondes, secondes, minutes, heures, jours, semaines, années, siècles, n’est qu’une manière d’ordonner les idées volages de nos très chers êtres, de sorte, si l’on va plus loin, à s’illusionner sur la souffrance malgré nos efforts vains, omniprésente. C’est un raccourci : Le mystère fait naitre chez certain un désir de vie, et chez d’autres, la substance matérielle que l’on peut toucher, percevoir, sentir, permet de ressentir ses racines ancrées dans la terre, s’y accrocher, et ainsi de ne pas perdre l’équilibre. 

Perdre l’équilibre, le vide, est, je dois l’admettre, terrorisant. Il est donc plus simple de se réfugier dans une seule vérité: La vérité vraie, la science dure et pure, refusant accès à l’irrationalité de l’affecte qui nous assaille, et à l’incompréhensible.
Ne pas comprendre : Inacceptable pour l’Être.

Notre monde est-il donc, bel et bien dualiste ?


Commentaires

  1. Beaucoup des belles images pour traduire avec force ce sentiment de déstabilisation profonde chez celle ou celui qui prend au sérieux le risque de l'existence. Danser n'est rien d'autre que le pas trouvé ou re-trouvé après la tempête libertarienne de l'enthousiasme tragique. Pathos inconnu au conformiste, grimace déchirant le voile de la belle apparence, la chute rend possible le rebondissement, le pas de danse assuré après le chaos originaire. Ton image du linge propre après le tourbillon du lavage est transparente et lucide, mais je préfère sans hésiter celle de la salissure de l'art, qui prouve à quel point l'art nous montre toujours la voie à suivre: la pureté surgit de la puissance d'auto-négation et d'autocritique qui lui est intrinsèque.

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